La guerre est une chose dangereuse, même pour les mercenaires. En Côte-d'Ivoire, les «chiens de guerre» français, embauchés par le régime de Laurent Gbagbo, en ont fait l'expérience. Dans sa dernière livraison, la lettre confidentielle TTU raconte les mésaventures d'un «groupe de 37 mercenaires» qui étaient chargés de «l'encadrement d'une compagnie de 105 hommes sous commandement direct de la présidence». Selon une source interrogée par Libération, leur échec militaire contre les rebelles a sérieusement «déçu» Laurent Gbagbo. Le président ivoirien ne s'est donc pas fait longtemps prié pour accéder à la requête de Paris de mettre fin aux activités de mercenaires.
Escouade. En octobre, Gbagbo avait dû faire appel à des mercenaires pour pallier l'extrême faiblesse de son armée. Dominique Malacrino, un ancien de chez Bob Denard, a pris la tête de cette escouade, sous le pseudonyme de «commandant Marquez», alors qu'il n'est qu'un ancien caporal-chef de la Légion étrangère. Ses hommes devaient former une colonne mobile avec des Ivoiriens pour mener des raids chez les rebelles. «Marquez aurait été complètement dépassé par l'ampleur des opérations sur le terrain», écrit TTU.
Selon nos informations, un grave accrochage a eu lieu, en décembre, face à des miliciens libériens dans l'ouest du pays. Les mercenaires ont été attaqués à l'arme lourde, alors qu'ils progressaient à bord de véhicules. Plusieurs d'entre eux ont été blessés, dont deux grièvement. L'un des mercenaires a perdu la vue