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Libération

Quand l'Oncle Sam déplace les bornes

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Avec l'Irak, l'objectif serait de redessiner le Moyen-Orient.
publié le 17 janvier 2003 à 21h51

Washington

de notre correspondant

Le 26 janvier 1998 ­ bien avant la «guerre contre le terrorisme» ­ un groupe d'amis politiques, conservateurs, adressait une lettre ouverte au président Clinton. Constatant que «la politique américaine actuelle à l'égard de l'Irak est stérile», les signataires suggéraient une nouvelle stratégie dont «le but serait, avant tout, de renverser le régime de Saddam Hussein», ce dernier menaçant «les troupes américaines dans la région, nos amis et alliés comme Israël, les Etats arabes modérés et une partie significative de l'offre mondiale de pétrole». Au nom de «la sécurité du monde dans la première moitié du XXIe siècle», les auteurs appelaient à «l'action militaire».

Une grande partie des 18 personnalités qui signaient alors cette lettre est aujourd'hui au pouvoir. Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz sont numé ros 1 et 2 au Pentagone ; Elliott Abrams est le nouveau conseiller de Bush sur le Moyen-Orient ; Richard Armitage (le moins «faucon» de la bande) est le numéro 2 du département d'Etat ; John Bolton est sous-secrétaire d'Etat chargé du contrôle des armements ; Zalmay Khalilzad est le nouvel ambassadeur de Bush auprès des «Irakiens libres» ; l'influent Richard Perle, enfin, dirige le Defence Policy Board, organisme consultatif du Pentagone. La lettre avait été préparée sous l'égide du «Project for a New Americain Century», club animé par deux intellectuels néoconservateurs, Bill Kristol et Robert Kagan.

Grand puzzle. Ce sont les mêmes gens qui, da