On le croyait définitivement «fini». Une fois de plus, Alassane Ouattara s'est relevé juste avant le KO. Alors qu'il était promis à un long et silencieux exil, la table ronde de Linas-Marcoussis a remis en selle de façon inespérée le chef du Rassemblement des républicains (RDR), principal opposant et rival du président Laurent Gbagbo. Dans le Centre national du rugby français, tous les regards se tournent vers cet homme au visage impassible. «On le jauge, non sans une certaine froideur», confie un observateur sur place.
Alassane Dramane Ouattara (ADO) revient de loin. Après avoir échappé à la tentative d'assassinat d'un escadron de gendarmes au premier jour du soulèvement à Abidjan, le 19 septembre, il a trouvé refuge chez l'ambassadeur de France. Mais cet hôte encombrant est devenu une pomme de discorde entre Paris et Abidjan, qui l'accuse d'être l'instigateur de la tentative de putsch. Le 28 novembre, le chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin, négociait lors d'un passage à Abidjan l'exfiltration de Ouattara, finalement évacué par l'armée française vers le Gabon. Contraint au silence, loin de son pays et de ses militants, ADO paraissait hors jeu. Mais entretemps, il a pu rejoindre la France après une escale à Dakar où il a retrouvé sa liberté de parole.
Programme. Dès l'ouverture des débats, Ouattara a prononcé un discours offensif. «(...) Du fait de pratiques politiques visant uniquement la confiscation du pouvoir d'Etat au profit de clans, le tissu social de