São Paulo
de notre correspondante
Les Brésiliens et leur nouveau président, Luiz Inacio Lula da Silva, entré en fonction le 1er janvier, sont en pleine lune de miel. Lula a pris la mesure de son immense popularité et de l'espoir qu'il incarne dans les couches défavorisées lors du voyage qui l'a conduit, les 10 et 11 janvier, dans les régions pauvres du pays, où il a emmené la quasi-totalité de ses ministres «pour leur montrer la misère de près». Cette «caravane de la faim» était destinée à réaffirmer que la lutte contre la pauvreté, qui touche 54 millions de personnes, soit plus d'un Brésilien sur trois, est la priorité absolue d'un président qui, selon ses propres mots, a eu «la chance de ne pas mourir de faim à 5 ans». Lula a été accueilli par une foule en délire qui a forcé les cordons de sécurité pour l'approcher, lui demander un autographe, voire l'embrasser, parfois aux cris de : «Je t'aime Président !» C'est ainsi depuis son élection, le 27 octobre. A chacune de ses apparitions publiques, l'ex-leader syndical et chef historique du Parti des travailleurs (PT), la plus grande formation de gauche d'Amérique latine, «tombe dans les bras du peuple» pris de ferveur.
Cafouillage. Pourtant, les débuts du gouvernement Lula ont connu bien des fausses notes. «Il y a un amateurisme et un cafouillage qui tiennent surtout à ce que le PT n'a aucune expérience de l'exécutif central, même s'il gouverne depuis longtemps plusieurs villes et Etats fédérés du Brésil», note Eliane Cantanhede,