Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Haro des petits pays sur la proposition franco-allemande de créer une double présidence de l'Union ! La Convention européenne, chargée de rédiger la Constitution de l'Union élargie, est entrée hier dans le vif du sujet en débattant des institutions, c'est-à-dire du pouvoir. Tout le débat s'est ordonné autour de la «contribution», adoptée par Berlin et Paris le 14 janvier.
Cohabitation. Parmi un ensemble de propositions généralement bien accueillies, en particulier l'élection du président de la Commission par le Parlement européen (1), seule l'idée d'un «président du Conseil européen» à plein temps, élu pour plusieurs années par les chefs d'Etat et de gouvernement, a hérissé le poil des conventionnels issus des petits pays de l'UE. Pour eux, cela institutionnaliserait une «cohabitation» à la française, les deux présidents risquant d'entrer en conflit. Surtout, l'équilibre entre la Commission et le Conseil européen risque d'être rompu au profit de ce dernier. Or, pour ces pays, l'exécutif européen, organe fédéral et indépendant, est perçu comme une protection contre la volonté dominatrice ou supposée telle des grands Etats.
D'un ton définitif, Louis Michel, le ministre belge des Affaires étrangères, a jugé «inacceptable» cette idée d'un «président à temps plein élu hors du Conseil européen pour une longue période», qui «développerait nécessairement une activité et une administration propre en concurrence avec la Commission». Gijs de Vries, le