Sdérot envoyé spécial
Aux portes du désert du Néguev, à portée de tir de la bande de Gaza, Sdérot fut longtemps au bout de nulle part. Aujourd'hui, la ville peut s'enorgueillir de quelques héros natifs : des chanteurs populaires comme Kobi Oz, Haïm Olliel, des orchestres connus. Et deux acteurs politiques hauts en couleur : son maire, Elie Mouyal, électeur du Likoud. Et le député Amir Peretz, ex-maire, secrétaire général de la Histadrout (la centrale syndicale) et député, tête de la liste Am Ehad (Un peuple un), aux revendications très sociales.
Roquettes Qassam. Un centre commercial qui a connu des heures meilleures ; inscriptions en russe, en hébreu, en caucasien, des boutiques de vrac ou aux noms évocateurs : La Mirage, Vogue. Des silhouettes et des couleurs de peau de toutes les diasporas. Casquettes en cuir des confins ex-soviétiques. HLM des années 70 à côté de pavillons plus cossus, devant lesquels trônent d'impérieux lions de ciment. Sdérot compte 24 000 habitants ; en 1990, ils étaient 11 000. La ville est née en 1954 comme camp de transit pour immigrants juifs nord-africains, kurdes, irakiens, iraniens. Ben Gourion rêvait alors d'imposer sa vision de mise en valeur du Néguev ; des travaux d'afforestation furent entrepris avec cette main-d'oeuvre disponible. Aujourd'hui, la région est verte.
Les kibboutzim alentour puisèrent dans les immigrants déracinés. «Aujourd'hui encore, ils sont considérés comme des exploiteurs. Mais ce sont eux qui sont désormais en faillite», a