Les Etats-Unis exigent de Belgrade le transfert au Tribunal pénal international de La Haye de trois importants suspects de crimes de guerre, dont l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic. «Nous n'avons aucune raison de penser qu'il ne se trouve pas ici en Serbie et je pense que si nous collaborons tous, nous serons en mesure de le retrouver», a affirmé, mardi soir à Belgrade, Pierre-Richard Prosper, ambassadeur extraordinaire des Etats-Unis pour les crimes de guerre. Si rien n'est fait d'ici au 31 mars, Washington menace de suspendre son aide économique.
Ratko Mladic est accusé de «crimes de guerre contre l'humanité et de génocide». Les deux autres suspects, Veselin Sljivancanin et Miroslav Radic, sont inculpés pour le massacre de plus de 200 non-Serbes après la prise de la ville croate de Vukovar en novembre 1991. Les trois militaires continuent apparemment d'être protégés par l'armée.
Critique. C'est après des pressions similaires que les autorités serbes avaient transféré en juin 2001 l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic. Ces nouvelles exigences embarrassent quel que peu les autorités réformistes de Belgrade. «Il est important que Washington et les autres centres mondiaux comprennent que nous avons besoin de leur aide [pour retrouver les suspects, ndlr]», a déclaré le ministre yougoslave des Affaires étrangères Goran Svilanovic. Volontiers critique vis-à-vis de ce qu'il considère être la partialité du TPI, le président yougoslave Vojislav Kostu