Face aux risques croissants d'une intervention américaine et britannique en Irak, Paris et Berlin ont parlé d'une même voix, pour empêcher un conflit lourd d'incertitudes. Hier soir sur France 2, Jacques Chirac a répété que la guerre n'était «pas inévitable» et qu'il fallait accorder «un délai supplémentaire» aux inspecteurs en désarmement de l'ONU : «Toute action militaire contre l'Irak ne peut être légitime que si elle est décidée par le Conseil de sécurité» de l'ONU. Sans l'aval des Nations unies, elle serait contraire à la règle «de la morale internationale». «La France et l'Allemagne mènent une concertation étroite pour donner toutes ses chances à la paix», avait auparavant insisté Chirac.
Antagonistes. Quelques heures plus tôt, au cours d'une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand, il avait déjà souligné que Berlin et Paris partageaient «le même jugement» sur l'Irak. Schröder a été tout aussi clair : «Nous voulons tous les deux une solution pacifique à la crise en Irak.» La veille, le chancelier avait exclu que son pays vote pour une résolution prévoyant une intervention militaire.
Les positions affichées par le couple franco-allemand d'un côté et par le tandem américano-britannique de l'autre sont désormais antagonistes. Paris, soutenu par Berlin, juge que la résolution 1 441 impose de laisser une chance aux inspections. Celles-ci sont en cours et les Irakiens ne s'y opposent pas : il faut donc les laisser se poursuivre et faire le point le 27 mars,