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Libération

Le gouvernement Berlusconi veut la justice à sa botte

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Le Garde des sceaux veut sanctionner des magistrats ayant pris des positions politiques.
publié le 23 janvier 2003 à 21h56

Rome de notre correspondant

Les procureurs italiens avaient à peine rangé les exemplaires de la Constitution qu'ils avaient symboliquement brandie lors de l'inauguration de l'année judiciaire en signe de protestation contre les attaques du pouvoir politique, que le Garde des sceaux, Roberto Castelli, est reparti à l'assaut des magistrats. Au cours d'une émission télévisée, le ministre (Ligue du Nord) de la Justice a ainsi annoncé lundi soir que des «actions disciplinaires» devraient sanctionner plusieurs procureurs accusés d'avoir participé à des manifestations politiques ou exprimé publiquement leur opinion. «Il y a des situations de compromission politique tellement graves qu'elle menacent les droits des citoyens», a insisté Roberto Castelli. Le Garde des sceaux n'a pas révélé le nom des magistrats visés mais il s'agirait principalement de deux juges napolitains, soupçonnés d'être proches du mouvement antiglobalisation, et du président de la Cour d'assises de Bologne, Libero Mancuso, qui était intervenu à un congrès du syndicat CGIL (la CGT italienne).

Mains propres. Cette nouvelle offensive du gouvernement Berlusconi intervient alors que les rapports entre pouvoir politique et magistrature sont toujours aussi délétères. Sur requête du gouvernement, la commission Justice du Parlement italien a ainsi approuvé, il y a quelques jours, la création d'une commission d'enquête sur Tangentopoli, la grande vague anticorruption partie de Milan qui, au début des années 1990, avait empo