Huit mois après un violent vote protestataire, les Pays-Bas ont remis hier les partis traditionnels en selle lors d'élections législatives anticipées. Le parti démocrate-chrétien CDA du Premier ministre sortant, Jan Peter Balkenende, conforte son rang de premier parti, avec 44 sièges sur 150 (contre 43 dans le Parlement sortant) selon les projections diffusées vers 22 heures.

Débâcle. Mais le résultat le plus frappant est le spectaculaire come-back du parti travailliste PvdA, au détriment des populistes de la Liste Pim Fortuyn. Tombé à son plus bas niveau historique aux élections du 15 mai dernier, le PvdA regagne les trois quarts de son électorat, passant de 23 à 42 sièges. Les populistes, dont la fulgurante percée a constitué le séisme politique de l'année 2002, subissent, eux, la débâcle annoncée de longue date par les instituts de sondages : ils tombent de 26 à 8 sièges.

La toute jeune formation de Pim Fortuyn, le flamboyant professeur de sociologie homosexuel assassiné quelques jours avant le scrutin du 15 mai, n'aura donc été qu'un feu de paille. Après son entrée fracassante à la Chambre basse comme deuxième parti néerlandais, puis dans la coalition gouvernementale dirigée par Balkenende, la LPF n'a pas résisté à la disparition de son leader charismatique et à l'inexpérience de ses hommes, propulsés ministres. Durant les 87 jours qu'a tenu le gouvernement, les Néerlandais ont assisté au spectacle de bourdes à répétition, puis aux insultes des dirigeants de la LPF se batt