Menu
Libération

UE: l'affaire Cresson exhumée

Article réservé aux abonnés
Bruxelles enquête sur les emplois fictifs de l'ex-commissaire.
publié le 23 janvier 2003 à 21h56

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Quatre ans après les faits, la Commission européenne ressuscite « l'affaire Cresson ». Hier, elle a sommé l'ancienne commissaire chargée de la Recherche et de l'Education de s'expliquer sur «les allégations selon lesquelles elle aurait violé ses obligations pendant son mandat de commissaire». Elle a deux mois pour répondre. Ensuite, l'exécutif européen pourrait la déférer devant la Cour de justice des communautés européennes, où elle risquerait d'être privée de sa retraite de commissaire (environ 2 000 euros mensuels).

En septembre 1998, Libération avait révélé que l'ancien Premier ministre socialiste avait fait embaucher dans les services de la Commission plusieurs de ses proches pour des emplois fictifs. L'attention s'est focalisée sur un ancien dentiste de Châtellerault, ville dont elle fut longtemps maire. Embauché pour sa « capacité d'expertise scientifique », René Berthelot n'a en réalité jamais effectué la moindre tâche pour la Commission. Ces révélations avaient entraîné la démission collective de la Commission présidée par Jacques Santer, en mars 1999, lorsqu'un « comité d'experts indépendants » avait confirmé le caractère fictif du poste accordé à Berthelot.

L'attitude de la Commission n'est cependant pas dénuée d'ambiguïtés. Elle a certes engagé des poursuites disciplinaires contre huit fonctionnaires et anciens membres du cabinet et a été jusqu'à exiger de la famille de Berthelot, aujourd'hui décédé, le remboursement des 150 000