Alors qu'à Marcoussis, la table ronde ivoirienne entre dans une phase délicate, sur le terrain la situation se dégrade. L'armée ivoirienne faisait face, hier après-midi, à une importante offensive des rebelles de l'Ouest à Toulépleu, le long de la frontière libérienne. Selon un bilan provisoire donné par l'état-major, les combats avaient fait dans la soirée une trentaine de morts.
Tirs rebelles. Mardi, un violent accrochage s'est produit entre les militaires français et des rebelles. Deux légionnaires du 2e REP ont été grièvement blessés et l'un a dû être amputé de l'avant-bras. Une dizaine de rebelles ont été «mis hors de combat». «Une patrouille s'est fait tirer dessus au nord de la ville de Douéké (ouest)», raconte le colonel Christian Baptiste de l'état-major des armées. «On ne sait pas qui était en face, reconnaît-il. Peut-être des bandes qui agissent pour leur propre compte.»
Tension. Cet incident, «le plus violent» depuis le cessez-le-feu, n'a pas eu de répercussions sur les négociations de Marcoussis. Les délégués devaient entamer, hier, l'examen des questions politiques, notamment la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Mais le climat s'est tendu avec le départ, mardi, du président de l'Assemblée nationale, un proche de Gbagbo. Interrogé par Libération, Mamadou Koulibaly reproche au «facilitateur» Pierre Mazeaud, «d'imposer ce qu'il appelle ensuite des compromis. Il se couche devant les rebelles et le RDR de Ouattara». Des propos qui, selon un proche de