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Libération

La France arme l'Inde et le Pakistan

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New Delhi envisage d'acquérir des sous-marins .
publié le 24 janvier 2003 à 21h58

Plus de huit mois après l'attentat de Karachi, l'industriel français DCN (Direction des constructions navales) n'envisage pas, pour l'instant, de renvoyer des techniciens au Pakistan pour aider ce pays à construire ses sous-marins. En revanche, d'autres coopérants pourraient partir en Inde, si New Delhi confirme son intention d'acquérir six sous-marins. La France armerait ainsi deux Etats voisins, régulièrement au bord de l'affrontement militaire.

Au Pakistan, «les conditions de sécurité ne sont toujours pas réunies», a reconnu hier Jean-Marie Poimboeuf, le directeur de DCN. Avec le soutien du Groupe de sécurité et d'intervention de la gendarmerie nationale, une équipe de DCN s'est rendue à Karachi en décembre et ses conclusions ont été négatives quant à l'éventualité d'un retour des coopérants. Le 8 mai, onze d'entre eux avaient été tués dans un attentat attribué aux islamistes.

En 1994, la France s'est engagée à fournir au Pakistan trois sous-marins à propulsion classique Agosta B-90. Le premier a été construit à Cherbourg et les deux autres le sont à Karachi, avec l'aide des Français. «Sans être sur place, la coopération se poursuit. Nous apportons notre soutien par voie hertzienne», assure Jean-Marie Poimboeuf. Justifiée par l'insécurité, cette coopération par téléphone a le mérite de ne pas trop fâcher l'Inde. Les discussions se poursuivent en effet avec New Delhi qui souhaite acquérir six sous-marins Scorpène, plus sophistiqués que les Agosta. Au ministère indien de la D