Le journaliste russe Grigori Pasko, condamné à quatre ans de réclusion pour avoir dénoncé le déversement en mer de déchets radioactifs par la marine militaire, a été libéré hier par anticipation. «Je ressens une immense joie d'être libre. Mais je dois encore me battre pour prouver mon innocence», a-t-il déclaré peu après sa sortie du camp de travail d'Oussourisk (Sibérie extrême-orientale) où il purgeait sa peine. Pasko, qui va demander sa réhabilitation à la Cour suprême, avait refusé en mars 2002 de recourir à une grâce présidentielle.
Correspondant militaire à Vladivostok du journal de la Flotte du Pacifique et spécialiste de l'environnement, il avait été condamné en décembre 2001 pour «trahison sous forme d'espionnage». La justice l'avait reconnu coupable d'avoir illégalement participé à une réunion de l'état-major au cours de laquelle il avait recueilli des informations classées secrètes dans le but de les transmettre à des médias japonais. A l'origine, il était poursuivi pour leur avoir remis notamment un film montrant le déversement en mer du Japon de déchets radioactifs et chimiques.
Selon la loi russe, tout prisonnier ayant purgé les deux tiers de sa peine est en droit de demander sa libération anticipée. En tenant compte de sa détention provisoire, Pasko avait atteint ce terme. Le Parquet étudie toutefois la possibilité de faire appel, une telle mesure ne s'appliquant, selon lui, que si le condamné «reconnaît sa culpabilité et se repent». Pasko va purger les seize de