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Libération

Des agents français moins secrets

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La lutte antiterroriste amène la DGSE à communiquer sur elle-même. Une première.
publié le 27 janvier 2003 à 21h59

C'est une conséquence inattendue de la guerre contre le terrorisme : les services secrets français ont décidé de sortir ­ un peu ­ de l'ombre. Pour la première fois, le magazine officiel du ministère de la Défense Armées d'aujourd'hui (1) publie un dossier consacré à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le service spécialisé dans le renseignement et l'action hors des frontières nationales. On y apprend ce que sont les «honorables correspondants», les «agents» et les «officiers traitants». Un vade-mecum du parfait petit espion, avec, en prime, l'adresse pour poser sa candidature (2). Si la DGSE n'en est pas encore à se doter d'un service de relations publiques à l'égal de la CIA américaine, elle devrait ouvrir bientôt son site internet. Après des années de black-out, la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a estimé, lors des voeux de la presse qu'il était «normal d'avoir une communication pour que les Français soient fiers de leurs services». Les opérations clandestines à l'étranger, qui constituent sa raison d'être, restent couvertes par le secret défense, mais la DGSE accepte désormais de parler à Libération de son fonctionnement et de sa collaboration avec les autres services occidentaux. A visage presque découvert.

Conflit. La «Piscine», son surnom, sort d'une période de fortes turbulences, provoquées par une réorganisation de ses services. Un violent conflit a opposé deux de ses dirigeants, le directeur général, Jean-Claude Cousseran, et celui