C'est une conséquence inattendue de la guerre contre le terrorisme : les services secrets français ont décidé de sortir un peu de l'ombre. Pour la première fois, le magazine officiel du ministère de la Défense Armées d'aujourd'hui (1) publie un dossier consacré à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le service spécialisé dans le renseignement et l'action hors des frontières nationales. On y apprend ce que sont les «honorables correspondants», les «agents» et les «officiers traitants». Un vade-mecum du parfait petit espion, avec, en prime, l'adresse pour poser sa candidature (2). Si la DGSE n'en est pas encore à se doter d'un service de relations publiques à l'égal de la CIA américaine, elle devrait ouvrir bientôt son site internet. Après des années de black-out, la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a estimé, lors des voeux de la presse qu'il était «normal d'avoir une communication pour que les Français soient fiers de leurs services». Les opérations clandestines à l'étranger, qui constituent sa raison d'être, restent couvertes par le secret défense, mais la DGSE accepte désormais de parler à Libération de son fonctionnement et de sa collaboration avec les autres services occidentaux. A visage presque découvert.
Conflit. La «Piscine», son surnom, sort d'une période de fortes turbulences, provoquées par une réorganisation de ses services. Un violent conflit a opposé deux de ses dirigeants, le directeur général, Jean-Claude Cousseran, et celui