New York de notre correspondant
Daté du 25 janvier 1999, le dernier rapport des inspecteurs en désarmement de l'Unscom en Irak se conclut par une série de «questions prioritaires». Après leur départ forcé de Bagdad fin 1998, les experts soulignent que de multiples «vérifications» sont encore à faire afin de parvenir à une «évaluation satisfaisante» de la situation sur le terrain. Quatre ans plus tard, la Cocovinu a succédé à l'Unscom. Et son chef, le Suédois Hans Blix, estime toujours que Bagdad n'a pas répondu à de nombreuses interrogations. A l'instar de Mohamed el-Baradei, son homologue à l'AIEA, l'Agence de l'énergie atomique, il a regretté des «omissions» troublantes dans la déclaration irakienne du 8 décembre. A la veille de leur rapport devant l'ONU, qui doit faire le bilan de soixante jours de travaux sur le terrain, Libération dresse l'état des lieux de ce que l'on sait et de ce que l'on ne sait pas sur l'arsenal irakien.
Fin 1998 : le flou sur les armes biologiques
Dans leur ultime évaluation, les inspecteurs de l'ONU remarquent que, «malgré les obstacles placés par l'Irak», ils ont pu obtenir de «très bons résultats». Chargée d'évaluer les programmes irakiens d'armes chimiques et biologiques, mais aussi de contrôler les missiles d'une portée de plus de 150 kilomètres développés par Bagdad, l'Unscom s'inquiète néanmoins. La commission s'interroge, par exemple, sur la «disparition» de 50 missiles longue portée dont Bagdad affirme sans preuves s'être débarrassé. Dan