Hongkong envoyé spécial
Le vol CI-586 de China Airlines devrait rester dans l'histoire. Hier, pour la première fois depuis la victoire communiste de 1949, les autorités de Taiwan ont autorisé un avion civil taïwanais à se poser à l'aéroport de Pudong, à Shanghai (Chine populaire), avant de repartir avec 243 passagers à bord, des Taïwanais travaillant en Chine continentale qui retournent chez eux passer les fêtes du nouvel an lunaire.
«Bonne volonté». Pékin, de son côté, a autorisé un haut responsable taïwanais, Jan Jyh-horng, numéro 2 de l'organisme chargé des relations entre les deux rives du détroit de Formose, à se rendre à Shanghai pour la première des quarante rotations prévues à l'occasion des fêtes. Aucun responsable taïwanais de ce rang n'avait mis les pieds en Chine depuis 1999, notamment depuis l'élection à la présidence de Chen Shui-bian, issu des milieux «indépendantistes». Jan Jyh-horng a «salué ce geste de bonne volonté chinois».
Cela fait des années que la question des «liens directs» entre Taiwan et le continent chinois est posée, alors que les entreprises de l'île y ont investi près de 100 milliards d'euros et que près d'un million de Taïwanais y vivent. Mais c'est la première fois que la négociation aboutit. Taipei ne veut cependant pas de liaisons directes avec la Chine continentale, par crainte entre autres d'une attaque aérienne surprise. Taipei a donc exigé que pour ce premier vol «direct», les avions taïwanais se posent brièvement à Hongkong ou Macao. Ce