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Libération

Gbagbo ambigu face à une armée divisée

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De retour de Paris, le Président s'est adressé hier à ses partisans.
publié le 28 janvier 2003 à 22h00

Abidjan de notre correspondante

Depuis que Laurent Gbagbo avait promis un discours à la nation pour lancer un appel au calme, hier, en début d'après-midi, tout le monde gardait un oeil sur le poste de télévision. Mais, au journal du soir, c'est une adresse à ses partisans, réunis dans l'enceinte présidentielle après deux jours de manifestation, qui a été diffusée. «A Marcoussis, ce qui s'est dit, ce sont des propositions, a lancé le président ivoirien, c'est vous qui m'avez mis ici. Moi, je ne vais pas vous trahir. Ne vous inquiétez pas. Je suis à la barre. Je reste à la barre.» Durant la journée, des rumeurs de coup d'Etat et de possible démission couraient dans Abidjan.

Dérapages. A midi, la télévision nationale avait diffusé la poignée de main du Président avec les leaders ultranationalistes, qui orchestrent les manifestations antifrançaises, à son arrivée dimanche soir. C'est toute l'ambiguïté de la situation. C'est aussi le danger de la politique du chaud et froid pratiquée par le pouvoir. Antinordistes notoires, volontaires pour marcher sur Bouaké, omniprésents dans les médias d'Etat, ces leaders, privés du soutien du régime, perdront tout. De dangereux ne peuvent-ils alors devenir incontrôlables ? Pour le moment, dans la communauté française, personne n'a été tué ou blessé. Mais les dérapages dépendent, aujourd'hui, d'un mot d'ordre.

Deuxième inconnue, plus opaque, l'état d'esprit des forces de l'ordre, qui ne tentent pas de décourager, loin s'en faut, les manifestants a