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Libération

Israel : le scrutin du desenchantement

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Ariel Sharon est le vainqueur annoncé du vote d'aujourd'hui.
publié le 28 janvier 2003 à 22h00

Jérusalem de notre correspondant

A l'autre bout de la ligne, dans le message téléphonique, Amram Mitzna, la tête de liste des travaillistes : un demi-million d'Israéliens l'ont entendu, hier, tenter de les convaincre, en dernier ressort, de lui accorder leur suffrage. Pendant ce temps-là, Ariel Sharon préparait son «discours de la victoire», qu'il prononcera ce soir au parc des expositions de Tel-Aviv, dans l'atmosphère survoltée des rassemblements du Likoud. Le premier tentera d'éviter les couteaux qui, déjà, s'affûtent contre lui ; le second, l'émotion passée, s'échinera à rompre le tête-à-tête qui s'annonce avec les orthodoxes et l'extrême droite pour former un nouveau gouvernement.

Peu de suspense : à 22 heures, heure locale, avec les sondages sortie des urnes, Israël découvrira, sinon le nom du vainqueur, du moins le nouvel équilibre des forces. Effondrement des travaillistes ou tassement ? Triomphe ou percée de Shinouï (centre libéral et laïque) ? Déclin ou résistance de Shas (orthodoxes séfarades) ? Sans compter le taux de participation, l'attitude des partis arabes, le renforcement des listes d'extrême droite et le résultat des inévitables listes marginales (défenseurs de la consommation de cannabis, parti ouvriériste, etc.)...

Impasse. Cette campagne n'a pas connu de grand débat télévisé entre Mitzna et Sharon, qui l'a refusé. Le Premier ministre n'a pas eu à défendre son bilan : élu en 2001, il promettait «la paix dans la sécurité». Ni l'une ni l'autre ne sont à l'ord