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Libération
Interview

«La droite n'est pas tout à fait sûre de son droit à être ici»

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publié le 28 janvier 2003 à 22h00

Professeur de droit politique à l'université de Tel-Aviv, Gad Barzilaï analyse la relation obsessionnelle des Israéliens «à la chose politique».

Ces élections vont-elles servir à quelque chose ?

Non. Le public a intériorisé le processus électoral ; il est peu de pays au monde où il y ait eu tant de scrutins en si peu d'années d'existence (1) : le taux de participation demeure particulièrement élevé, entre 75 % et 80 %. Malgré le scepticisme ambiant, le régime est riche d'une histoire des partis ; ces derniers ont forgé la culture publique en convainquant l'opinion qu'il est important de voter. Malgré les «affaires», malgré l'hétérogénéité sociale, l'Israélien reste un «animal politique». Dès les années 20, ce pays s'est construit sur la base des partis. On connaît peu de sociétés qui se consacrent de manière aussi obsessionnelle à la chose politique.

La campagne a reflété des fossés entre juifs d'Orient, les Ashkénazes, et juifs méditerranéens, les Séfarades, religieux et laïques, «anciens» et immigrants...

De manière paradoxale, j'aurais préféré que la société israélienne soit encore plus conflictuelle. Car, si tous ces conflits existent, il demeure néanmoins un haut degré de consensus. En fait, perdure une culture publique quant à la nature juive de cet Etat, au-delà des différends profonds. Et ce consensus revêt un sens important à la veille de guerres ou de crises de sécurité graves. Avec l'éclatement des grands partis, qui ne parviennent pas à apporter des solutions aux pro