Le général français Bernard Janvier est en partie «responsable» du massacre de Srebrenica en juillet 1995. C’est ce que vient de conclure une commission d’enquête parlementaire néerlandaise dans un rapport publié hier. L’officier français, qui commandait alors les forces de l’ONU en Bosnie, est notamment accusé de ne pas avoir autorisé à temps des frappes aériennes contre les troupes serbes. A l’été 1995, la prise de Srebrenica par les Serbes s’était traduite par la mort de 7 000 Musulmans. Il s’agit du plus grand massacre de la guerre de Bosnie et en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Bataillon. Les parlementaires des Pays-Bas s’intéressent à cette question, parce que Srebrenica était depuis 1993 une «zone de sécurité» protégée par un bataillon néerlandais. Selon le rapport, ceux-ci ont bien demandé des frappes aériennes pour stopper les forces serbes, le 10 juillet. Approuvée par le quartier général de Sarajevo, cette demande a été transmise en fin d’après-midi au général Janvier. Celui-ci «a alors très longuement discuté avec son équipe puis avec les généraux bosno-serbes Mladic et Tolimir», rappelle le rapport en ajoutant que le général avait fini par ne pas autoriser les frappes «en raison de l’obscurité». «Même au sein de l’équipe de Janvier, cette décision a été accueillie avec incompréhension», ajoute le rapport, qui conclut que «l’incertitude persiste sur les motivations de Janvier». En 2001, une commission d’enquête parlementaire française avait déj