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Libération

Bush pris entre le glaive et la relance

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Cette nuit, lors du discours sur l'état de l'Union, il devait rassurer l'opinion sur l'économie du pays et la convaincre de la guerre.
publié le 29 janvier 2003 à 22h01

Washington

de notre correspondant

«Ce pays fait face à de nombreux défis. Nous ne les nierons pas, nous ne les ignorerons pas, nous ne léguerons pas nos problèmes aux prochains Congrès, aux prochains présidents, aux prochaines générations. Nous les affronterons avec détermination, clarté et courage», devait déclarer hier soir George Bush devant les deux Chambres du Congrès.

Un discours sur l'état de l'Union est toujours présenté comme un «test» pour le président en exercice : préparé avec soin par des équipes de porte-plume, il est censé redonner de l'élan à l'action présidentielle. Celui d'hier soir était encore plus lourd d'enjeux, l'élan recherché étant dirigé vers la guerre. Un an après le discours sur «l'axe du Mal», Bush devait concentrer ses coups contre Bagdad : «Le dictateur d'Irak ne désarme pas, au contraire : il mystifie», s'apprêtait-il à déclarer. La rédaction du discours d'hier a été très délicate : il s'agissait de s'adresser à l'opinion américaine, mais aussi aux alliés (surtout les plus récalcitrants), aux Irakiens et au reste de la planète.

Dernière option. Pour Bush, les difficultés se sont accumulées depuis un an. Sa cote de popularité est passée de 80 % à 60 %. Le slogan simpliste sur «l'axe du Mal» s'est mué en gigantesque jeu diplomatico-militaire, dont les citoyens américains ne comprennent pas toujours le sens. Par ail leurs, leurs préoccupations économiques sont de plus en plus fortes, et, à lire les sondages, une majorité désapprouve la façon dont Bus