Abidjan de notre correspondante
Ressortissants étrangers, partisans et destructeurs du régime, Ivoiriens en attente de la paix, n'importe laquelle, pourvu que le pays retrouve un semblant de stabilité, tous attendent aujourd'hui le discours à la nation du président ivoirien. Il aura lieu dans un climat de tension extrême comme jamais en dépit des moments difficiles traversés depuis le début de la crise, le 19 septembre.
Explosif. Abidjan a vécu hier son troisième jour de manifestations, certes pacifiques puisqu'il s'agissait de demander le soutien des Etats-Unis. Mais des informations inquiétantes viennent d'Agboville, à 80 km au nord de la capitale économique. Selon un témoin, dimanche, des membres de la communauté abbey, du Sud, ont marché sur une mosquée de la ville. Des Dioulas, l'ethnie du Nord, s'y sont opposés, des affrontements ont éclaté. Au moins dix morts, des pillages. Cette localité où les Dioulas sont majoritaires en ville, et les Abbeys dans la campagne environnante, est un concentré explosif.
Sur Agboville, le ministre de la Défense, Bertin Kadet, se veut rassurant : «150 gendarmes et forces de l'ordre ont été dépêchés sur place», «une situation maîtrisée», un bilan matériel certes lourd et au moins 5 morts, selon le ministre, 10 selon d'autres sources, mais pas de craintes quant à un risque d'affrontements interethniques généralisés. Quant à la collusion entre les Abbeys et des membres des forces de l'ordre, c'est tout simplement «faux». N'empêche. A Abidjan, u