Rome de notre correspondant
Malgré la loi sur le «soupçon légitime» approuvée à la hussarde en novembre par sa majorité, Silvio Berlusconi n'a pas obtenu le dessaisissement des juges de Milan pour le procès SME qui le voit inculpé de corruption de magistrats. En dépit de la mesure législative qui permet à tout accusé de demander le transfert de son procès s'il estime que ses juges sont partiaux, la Cour de cassation a, hier, estimé que la sérénité du tribunal de Milan était suf fisante pour garantir les droits de l'accusé et ceux de son coïnculpé, l'ancien ministre de la Justice Cesare Previti.
Corruption. Silvio Berlusconi est en substance soupçonné d'être financièrement intervenu auprès de magistrats pour empêcher, au milieu des années 80 et à travers des décisions de justice, la vente de la société alimentaire publique SME au groupe de l'homme d'affaires Carlo De Benedetti. Traduit devant les tribunaux à la suite des révélations de Stefania Ariosto, l'ancienne compagne d'un avocat de Berlusconi, ce dernier avait déjà demandé au cours des derniers mois le transfert de son procès loin du pool anticorruption de Milan. En vain. D'où la décision de faire approuver une nouvelle loi dite «loi Cirami» sur le «soupçon légitime». Avec ce nouvel instrument, les défenseurs de l'ancien ministre de la Défense Previti (inculpé dans deux autres affaires de corruption de magistrats, Imi-Sir et le contentieux Mondadori) et de Berlusconi espéraient avoir trouvé la botte secrète pour ralentir,