La France a adressé, hier, un véritable rappel à l'ordre au président Gbagbo, tout en prenant des mesures pour renforcer la sécurité de ses 16 000 ressortissants en Côte-d'Ivoire. Jacques Chirac a «demandé» hier au Président ivoirien de «faire en sorte que son engagement (en faveur du règlement de la crise) soit respecté». Quatre jours après la signature des accords de Marcoussis, la France «met à l'épreuve l'autorité de Gbagbo», explique un proche du dossier. «Nous faisons le pari que le Président ivoirien réussira à imposer» les termes de l'accord à son propre camp, poursuit-il. «Il faut passer de la guerre à la paix, a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. C'est difficile, cela demande une explication, en particulier vis-à-vis des extrémistes.»
L'évolution de la situation sur le terrain continuait, hier, à inquiéter les responsables français. «On la suit de minute en minute», indiquait-on au Quai d'Orsay. Jacques Chirac a annoncé «toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que, le cas échéant et s'ils étaient menacés, les étrangers en général et les Français en particulier à Abidjan soient protégés». Pour l'instant, aucune consigne d'évacuation n'a été donnée. Concrètement, le réseau de sécurité de l'ambassade est «mobilisé», assure le Quai d'Orsay. Celui-ci repose sur des «chefs d'îlots» chargés de regrouper les étrangers, ainsi que des liaisons par radio, téléphone ou par la bande FM. «La sécurité est de la responsabilité des autori