Washington
de notre correspondant
L'idée d'attaquer l'Irak n'est pas née après le 11 septembre 2001 : lorsqu'ils étaient dans l'opposition, une partie des hom mes de Bush, à commencer par les n° 1 et 2 du Pentagone, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, prônaient déjà une telle action. Lors d'une réunion au lendemain des attentats, lorsque le Président s'interrogeait sur la façon de réagir, Rumsfeld a suggéré : «Pourquoi pas l'Irak ?» Selon le récit qu'en fait Bob Woodward (1), il ne s'agissait que de «saisir l'occasion pour s'en prendre immédiatement à Saddam». Bush a décliné, mais, dès le 17 septembre, il a ordonné au Pentagone, dans un document top secret, de réfléchir à la planification d'une attaque contre Bagdad (2).
Pour ceux qui prônent un changement de régime en Irak, le 11 septembre n'a fait que démontrer la justesse de leur argumentation : la sécurité des Américains est menacée par le chaos moyen-oriental. A l'inverse, pour ceux qui s'y opposent, les attentats du World Trade Center ne sont qu'un prétexte : il ne s'agit en fait que d'une histoire de pétrole. La vérité est plus complexe : c'est un mélange de considérations géostratégiques, économiques, et personnelles qui semble conduire Bush vers la guerre.
Prévenir le terrorisme
Les partisans de la guerre ont la conviction, qu'ils expriment souvent avec passion, que Saddam Hussein représente un danger énorme, pour trois raisons : il hait les Américains ; il adore les armes chimiques et rêve d'armes nucléaires ; il a des c