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Libération

Un vainqueur sous pressions

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Sharon devra composer avec les extrêmes et se ménager le soutien de Bush.
publié le 29 janvier 2003 à 22h01

(envoyé spécial à Jérusalem)

Avec qui va gouverner le Premier ministre ?

Malgré sa large victoire, Ariel Sharon est paradoxalement dans une situation plus délicate qu'à la fin octobre, lorsqu'il a appelé à des élections anticipées après le départ des travaillistes du gouvernement d'union nationale. A la merci du bon vouloir des partis religieux et de l'extrême droite, le Premier ministre avait préféré dissoudre la Knesset sur la foi de sondages lui prédisant un triomphe. Mais le scandale des achats de voix au sein du Likoud et l'affaire de corruption personnelle du Premier ministre ont érodé le score du Likoud et réduit la marge de manoeuvre de son leader.

Un autre imprévu est venu perturber un scénario bien rodé. Après avoir hésité, le chef de file travailliste, Amram Mitzna, a choisi de ne pas participer à un gouvernement Sharon quels que soient les résultats du scrutin. Cette décision, si elle a précipité la déconfiture des travaillistes, embarrasse au plus haut point Sharon, qui pourrait être contraint de composer avec des petits partis aux revendications catégorielles antagonistes (comme les ultralaïques du Shinouï ou les ultraorthodoxes du Shas), voire avec une extrême droite nationaliste qui risque de le discréditer auprès de la communauté internationale. Dans tous les cas, en l'absence des travaillistes, Sharon va diriger une majorité étroite, instable et vindicative.

Le Likoud n'a cependant pas abandonné l'espoir de «faire descendre Mitzna de son arbre», même s'il est s