Bangkok de notre correspondant
Pour la première fois mardi, la police indonésienne a accusé la mystérieuse organisation islamique radicale Jemaah Islamiyah (JI) d'avoir planifié et exécuté l'attentat contre deux discothèques de Bali qui a coûté la vie à près de 200 personnes, en majorité des touristes étrangers, le 12 octobre dernier. Cette déclaration faite par le général Da'i Bachtiar, chef de la police indonésienne, n'est guère surprenante : parmi les 17 personnes arrêtées dans le cadre de l'enquête, figurent deux commandants avérés de la Jemaah Islamiyah, Imam Samudra et Mukhlas. «Nous savons cela par le plan opérationnel de la Jemaah Islamiyah, décidé à Bangkok en février 2002, dont l'objectif était d'attaquer les intérêts des Etats-Unis et de ses alliés en Indonésie et à Singapour», a indiqué Da'i Bachtiar, affirmant que la Thaïlande a servi de plate-forme opérationnelle aux terroristes. Les officiels antiterroristes thaïlandais ont vivement réagi en rétorquant que «l'Indonésie rend responsable d'autres pays pour ses propres problèmes».
Bénédiction. Da'i Bachtiar a aussi lié, pour la première fois, Abou Bakar Bashir, le «guide spirituel» de la Jemaah Islamiyah, actuellement en détention à Djakarta, à la tragédie de Bali. Le vieux prêcheur, qui avait été l'un des fondateurs de la JI alors qu'il résidait en exil en Malaisie dans les années 80, aurait donné sa bénédiction pour des «opérations de jihad» entreprises par ses partisans. Pour l'instant, l'implication d'Al-Qaeda,