Jérusalem
de notre correspondant
Triomphe absolu de la droite contre défaite historique de la gauche. 67 députés contre 34. Entre les deux, le Shinouï (centre libéral et laïc) de Tommy Lapid, en arbitre de ce scrutin avec ses 15 mandats. On peut ainsi résumer la confrontation de mardi, qui a connu le plus mauvais taux de participation de l'histoire d'Israël, avec 68,5 % de votants (1). Et, en prime, une équation périlleuse pour le Premier ministre.
Gagnant, Ariel Sharon ? Certes. Celui-ci a désormais quarante-neuf jours pour présenter son nouveau cabinet au président de l'Etat. Mais, au soir de sa victoire, il déclarait, sur un ton comminatoire, que «le temps des festivités n'est pas encore venu». Et d'énumérer les «dangers qui menacent le pays : le terrorisme, la situation sociale et économique, la guerre en Irak», recourant même aux mânes de Yitzhak Rabin pour appeler à l'«unité du peuple».
Coalition laïque. Car le Premier ministre n'a qu'un seul souhait, pour ne pas dire une obsession : échapper à une coalition «étroite» de droite. Avec l'extrême droite, les partis religieux, les Russes du B'alya et son parti, il aurait à sa main 68 députés. En revanche, il bénéficierait de 74 appuis avec les travaillistes et le Shinouï, dans une «coalition laïque», chère à Tommy Lapid qui se refuse à siéger aux côtés du Shas, «sauf si des missiles tombent sur Israël». Sans compter les scénarios intermédiaires... En fait, les pressions s'exercent déjà sur les travaillistes. Dès hier, Moshé Ka