Sa libération était attendue et c'est finalement hier matin que l'ayatollah Montazéri a pu quitter sa maison après plus de cinq ans d'une résidence surveillée qui s'apparentait à un isolement presque total. Son premier geste a été de se rendre à la grande mosquée de Qom et sur la tombe de son fils Ahmad mort en «martyr» dans un attentat dans lequel 70 dirigeants religieux ont été tués en 1980...
Critiques. L'ex-dauphin de Khomeiny était tombé en disgrâce quelques mois avant la mort du guide de la République islamique en 1989 : il critiquait trop vertement le pouvoir et la répres sion politique et culturelle. Mais le point de non-retour sera franchi en 1997 quand il mettra en cause l'autorité politique et religieuse du successeur de Khomeiny, l'ayatollah Ali Khameneï. Montazéri était alors mis en résidence surveillée dans sa maison de Qom, la principale ville religieuse du pays.
Dès son premier discours public, hier, le vieil ayatollah a montré qu'il n'a rien perdu de sa combativité. Souriant et en bonne forme malgré ses 80 ans et les rumeurs concernant sa santé, Ali Montazéri a critiqué implicitement le guide suprême. Sans sembler préoccupé de la présence des Gardiens de la révolution chargés de le protéger après l'avoir maintenu à l'isolement. Devant plus de 600 fidèles rassemblés chez lui, il a ainsi affirmé, allusion claire à Khameneï, que «le pouvoir de commandement religieux accordé par Dieu à tous les croyants n'était pas absolu mais limité». Il affirmait de plus sa volo