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Libération

Côte-d'Ivoire : sauve qui peut

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Sous la menace des «patriotes», lesFrançais commencent à évacuer.
publié le 1er février 2003 à 22h05

Des ressortissants français escortés par deux chars Sagaie jusqu'au terminal «départ» de l'aéroport international d'Abidjan : l'image marquera les esprits. D'autant que quelques heures plus tard, le porte-parole du Quai d'Orsay conseillait aux «Français dont la présence n'est pas indispensable de quitter le pays». On ne parle pas d'«évacuation» mais cela y ressemble de plus en plus.

Ire. Vendredi, plusieurs centaines de «patriotes», les supporters ultranationalistes du président Gbagbo, ont manifesté, pour empêcher le nouveau Premier ministre, Seydou Diarra, qu'ils accusent d'être l'homme des Français, de débarquer à Abidjan. Diarra n'est pas arrivé et les manifestants ont déversé leur ire contre la France, coupable d'avoir bradé le pays aux rebelles.

Profitant de la passivité totale des autorités, voire de leur complicité puisqu'ils ont été acheminés par des bus de la société publique de transport, les patriotes ont envahi les pistes de l'aéroport. Lors de l'évacuation du tarmac menée par les soldats et les gendarmes mobiles français, appuyés par des hélicoptères et des blindés légers, un militaire a été sérieusement blessé à la tête par des jets de pierres. Les forces de l'ordre ivoiriennes sont finalement intervenues tardivement aux côtés des Français. Le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Baptiste, a dénoncé des «manifestations concertées et dirigées de la part de "patriotes" qui agissent avec des méthodes de casseurs et de pilleurs».

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