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Libération

La Grande-Bretagne durcit son droit d'asile

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Tabloïds et conservateurs dénoncent l'infiltration terroriste.
publié le 1er février 2003 à 22h05

Londres de notre correspondant

Pour les tabloïds britanniques et les leaders conservateurs, tout réfugié est dorénavant un terroriste en puissance. L'amalgame est fait presque chaque jour au Royaume-Uni, depuis le meurtre d'un policier à Manchester et la découverte de ricine, un poison mortel, dans un appartement londonien. Il a suffi que des demandeurs d'asile figurent parmi les personnes arrêtées lors de ces deux opérations antiterroristes pour que l'ensemble du débat sur l'immigration dérape.

«Ghetto de la mort». Le chef des Tories, Iain Duncan Smith, a soufflé un peu plus sur les braises mardi en déclarant qu'un nombre «significatif» de terroristes se cachaient parmi les 100 000 réfugiés qui arrivent chaque année en Grande-Bretagne. «Le message aux terroristes doit être le suivant, a-t-il déclaré. Restez chez vous ou vous serez renvoyés dans votre pays !» Au passage, il a accusé le gouvernement néo-travailliste d'être «incapable» de défendre les frontières du royaume.

Les conservateurs semblent bien décidés à exploiter politiquement la crainte des attentats. Ils sont aidés par une presse populaire qui ne s'embarrasse plus d'aucun scrupule. «Alors que Tony Blair tente de nous convaincre de faire la guerre à l'Irak, nous invitons ouvertement les terroristes à venir profiter de nos allocations sociales», écrit le Sun qui diffuse à 3,5 millions d'exemplaires. «Si Hitler arrivait, nous lui accorderions l'asile», surenchérit le Daily Mail.

Le ministre de l'Intérieur, David Blunket