Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Mal conçu, mal aimé, le traité de Nice n'est pas promis à un brillant avenir. Ce canard boiteux de l'histoire communautaire, qui est entré en vigueur ce samedi 1er février, deux ans après sa conclusion en décembre 2000, devrait laisser la place, sans doute en 2005, à la future Constitution de l'Union, actuellement en cours de rédaction sous la houlette de Valéry Giscard d'Estaing. Mais durant deux ans, l'Union va devoir vivre selon les nouvelles règles instituées par ce traité qui complique la prise de décision dans une Europe élargie à 25 au lieu de la simplifier...
Pour donner une idée de la confusion du compromis trouvé par les Quinze à Nice, le traité qui porte le nom de la cité balnéaire entre en fait en vigueur en trois temps. La plupart de ses dispositions s'appliquent dès le 1er février. Mais c'est seulement le 1er novembre 2004, c'est-à-dire six mois après l'arrivée des dix nouveaux Etats membres, que les cinq «grands» pays perdront leur second commissaire et qu'un nouveau système de vote fonctionnera au Conseil des ministres. Quant au Parlement européen, il passera de 626 députés à 732 au moment des élections européennes de juin 2004... Simple non ?
De façon générale, le traité de Nice a réussi le double exploit de déséquilibrer les institutions européennes au profit des petits pays, alors que l'objectif était exactement inverse, et de rompre l'égalité entre les grands Etats, en particulier entre l'Allemagne et la France.
La Commiss