Londres de notre correspondant
Pour cause de brouille sur la Politique agricole commune, Jacques Chirac avait remis sa rencontre annuelle avec Tony Blair, initialement prévue le 3 décembre, à des temps qu'il espérait plus sereins. Mais depuis, les points de vue ne se sont pas vraiment rapprochés. Embourbés dans la crise irakienne, les deux hommes se retrouvent aujourd'hui au Touquet plus divisés que jamais. Ils devraient néanmoins s'efforcer de faire bonne figure et afficher une mésentente la plus cordiale possible.
Crispation. Le 25e sommet franco-britannique se tient «à un moment critique», selon l'un de ses participants. Le rôle moteur de Tony Blair dans la publication, la semaine dernière, d'une lettre de soutien aux Etats-Unis signée par huit leaders européens, a crispé encore un peu plus les rapports entre Londres et Paris, pour qui «rien aujourd'hui ne justifie une guerre».
Il y a aussi le Zimbabwe. L'invitation de Robert Mugabe au sommet franco-africain, à Paris les 19 et 21 février, a provoqué une tempête de protestations au Royaume-Uni. Accusé par les Britanniques de multiples violations des droits de l'homme, le Président zimbabwéen est interdit de séjour dans l'UE. Une mesure qui arrive à échéance le 18 février. Que son déplacement ait fait ou non l'objet d'un accord tacite entre Paris et Londres, l'affaire ne pouvait intervenir à un plus mauvais moment. La France cherche «à faire passer Blair pour un imbécile», selon le quotidien The Independent.
Dossiers empoisonné