Au fil des jours, la Côte-d'Ivoire est en train de virer au «cauchemar» pour les dirigeants français. Pour la deuxième fois en quatre jours, Jacques Chirac a réuni autour de lui les principaux responsables chargés du dossier : le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin que l'opposition socialiste s'apprête à mettre en cause lors des questions d'actualité à l'Assemblée et dont François Hollande a fustigé «l'échec total» , et le chef d'état-major des armées, Henri Bentegeat, dont les 2 500 hommes de l'opération Licorne sont en première ligne, coincés entre les rebelles et les troupes loyalistes et, désormais, entre les ressortissants français et les «patriotes», ces supporters ultranationalistes du président Gbagbo.
Politique du pire. Hier, ce sont 6 000 «femmes patriotes» qui ont manifesté pacifiquement devant l'ambassade de France à Abidjan contre les accords de Marcoussis. Les violences antifrançaises de la semaine dernière ne se sont pas reproduites mais «l'évacuation» des quelque 16 000 ressortissants français se poursuivait, hier, sur un rythme légèrement ralenti. En attisant la colère de ses partisans et en laissant libre cours aux violences contre les Français pris en otage, Laurent Gbagbo a peut-être choisi la politique du pire, il a repris la main après les accords de Marcoussis et de Paris qui le dépouillaient de la plus grande partie de ses prérogatives. Il a aussi «déplacé» la ligne de front à Abidjan, u