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Libération

Jugement exemplaire au Mozambique

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Peines sévères pour les assassins du journaliste Cardoso. Reste les commanditaires..
publié le 5 février 2003 à 22h07

Maputo envoyée spéciale

De 23 à 28 ans de prison ferme... Dans son carnet de notes, un membre du public a souligné trois fois au Bic bleu ces lourdes peines, vendredi, au tribunal. Venue nombreuse, l'assistance n'a pas quitté des yeux les cinq hommes condamnés pour le meurtre de Carlos Cardoso, un journaliste abattu le 22 novembre 2000 dans une rue de Maputo, la capitale du Mozambique. Debout, droits dans leurs uniformes noirs de prisonniers, les mains croisées dans le dos, les accusés n'ont manifesté aucune émotion. «Il fallait qu'ils payent, s'est félicité un jeune Mozambicain, Cardoso n'aura pas enquêté pour rien sur les scandales financiers.»

Novelas brésiliennes. Des dizaines de citoyens sont venus tôt, le 31 janvier, faire la queue devant la prison de haute sécurité de Maputo. Depuis son ouverture, le 18 novembre dernier, le procès a été retransmis dans son intégralité par la radiotélévision nationale. La foule s'est pressée tous les jours aux portes de la prison, où une tente a abrité le tribunal, déplacé là pour éviter toute tentative d'évasion. Ancienne colonie portugaise, le Mozambique a suivi les épisodes d'un feuilleton qui a supplanté les novelas, ces séries télé brésiliennes. Et pour cause : Nyimpine Chissano, le fils du président de la République, s'est retrouvé au coeur de l'intrigue, dans le mauvais rôle.

Désigné par plusieurs accusés comme l'un des commanditaires du meurtre, il a été appelé à témoigner en décembre, devant le juge et les caméras. Mal à l'aise,