Jérusalem de notre correspondant
Une délégation d'intellectuels français, réunie autour de Christiane et de Stéphane Hessel, ambassadeur de France, vient d'effectuer une visite de six jours en Israël, qui les a menés à Jérusalem, Ramallah, Gaza, Nazareth et Tel-Aviv. «Sensibles» à l'appel de leurs amis pacifistes israéliens, certains se réclament d'un degré plus ou moins fort d'appartenance au judaïsme, mais en dehors des institutions communautaires. D'autres, dont Raymond Aubrac, ont un passé de résistants et tous un attachement aux droits de l'homme. Ils sont venus pour s'informer et témoigner à titre individuel : «Convaincre des gens qui ont de la sympathie pour Israël de venir et de voir.»
Ils ont tous confié le «choc» ressenti devant les réalités de l'occupation, «incompatibles avec les droits de l'homme» : le «scandale» des conditions de vie à Gaza, les difficultés des ONG à Ramallah, où ils ont rencontré brièvement Arafat, et aussi les efforts d'organisations telles Gouch Shalom, qui les accueillait, B'tselem et d'autres.
«Racisme partagé». Sans être tenus par une «position commune», ils ont livré leurs impressions. Jean-Jacques Salomon, ancien résistant, a évoqué l'«occupation arbitraire» et les «bombes humaines intolérables», une sorte de «racisme partagé» entre Israéliens et Palestiniens. Martin Hirsch, président d'Emmaüs-France, frappé par la disproportion des moyens entre les deux parties, regrette que «tant de gens admirables soient inconnus». Michèle Zemor, univer