Rapatriement chaotique. Après avoir pâti d'un nombre insuffisant de vols vers Paris, le retour des ressortissants français de Côte-d'Ivoire est désormais ralenti, selon le consulat français à Abidjan, par les difficultés économiques de certains Français sur place. Le ministère des Affaires étrangères a appelé, en fin de semaine dernière, au retour de tous les Français «non indispensables», en se gardant bien de parler d'une «évacuation» qui, outre son poids symbolique, imposerait aux pouvoirs publics de prendre en charge les retours. Au lieu de quoi, rien n'a été organisé. Selon plusieurs estimations, il reste 12 000 ressortissants (dont 8 000 binationaux), contre 20 000 avant la crise. Sur ce total, 3 000 seraient «sans le sou».
Monopole. Au centre des critiques, le gouvernement français, mais aussi Air France. La compagnie (en situation de monopole sur les liaisons France-Côte-d'Ivoire) a suspendu ses vols vers Paris pendant quatre jours, de samedi à mercredi dernier, au plus fort de la tension. «Notre priorité, c'est la sécurité, et il est normal que nous n'atterrissions pas sur un aéroport dont la sécurité n'est pas assurée», se défend un porte-parole de la compagnie. La semaine dernière, plusieurs entreprises françaises ont dû faire appel à des moyens privés pour évacuer les familles des collaborateurs. «On nous a dit qu'Air France ne pouvait rien faire. Donc on s'est débrouillés», dit-on chez Bouygues. De son côté, Bolloré avait fait affréter mercredi un DC 10 d'Air Lib