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Libération

«Lula light» pris à partie par les siens

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Le président brésilien doit faire face à la fronde des radicaux de son parti.
publié le 6 février 2003 à 22h08

Sao Paulo

de notre correspondante

Au pouvoir depuis le 1er janvier, Luiz Inacio Lula da Silva, le nouveau président du Brésil, se heurte déjà à la fronde. Et celle-ci ne vient pas de l'opposition, qui a promis de coopérer avec lui en votant ses réformes, mais de ses propres «camarades» : la gauche du Parti des travailleurs (PT), dont il est le chef historique.

Surnommés les «chiites» (par allusion à la révolution iranienne), les radicaux, qui représentent le tiers du directoire national du PT, avaient été réduits au silence pendant la campagne électorale, parce qu'opposés au recentrage de Lula et à ses alliances à droite. Représentés par un seul ministre sur vingt-neuf ­ le trotskiste Miguel Rossetto (Réforme agraire) ­, ils ne cachent plus leurs divergences avec les modérés du pouvoir. Surnommés les «PT light», ces derniers représentent le courant majoritaire du parti, proche de la social-démocratie.

Grand écart. En cause, la po litique économique, jugée «conservatrice». «Les modérés n'en pensent pas moins mais ils se taisent en attendant de voir si elle va changer, nuance Milton Temer, un radical. Lula va devoir choisir entre le marché, qu'il veut rassurer, et la priorité au social. Le grand écart est intenable.» Le parti craint désormais que les radicaux ne votent pas les réformes de Lula, comme la réduction des retraites des fonctionnaires ou l'autonomie de la banque centrale, auxquelles ils s'opposent.

La tension a culminé vendredi, lors d'une réunion houleuse à laquelle les