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Libération

Gbagbo: Marcoussis couça..

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Le président ivoirien accepte «l'esprit» des accords mais demande des aménagements.
publié le 8 février 2003 à 22h10

Un «oui, mais...» aux accords de Marcoussis, qui risque d'être assimilé à un «non». Hier soir, après pres que deux semaines de tergiversations, Laurent Gbagbo s'est résolu, sur un ton grave, à s'adresser à la nation ivoirienne lors d'une allocution radio-télévisée de trois quarts d'heure. Privé de l'essentiel de ses pouvoirs par le compromis de Marcoussis négocié fin janvier par les partis ivoiriens et les mouvements rebelles, le Président ne l'a pas formellement rejeté. Mais il ne l'a pas non plus endossé, invitant ses concitoyens à respecter «l'esprit» des accords.

«Rempart». Après avoir rendu un vibrant hommage aux forces armées ivoiriennes qui, selon lui, a fait échouer le coup d'Etat du 19 septembre, il s'est présenté comme le dernier «rempart» de son peuple. «Jamais je ne vous ai trahi, jamais je ne vous trahirai», a-t-il lancé. A qui ? A ceux qui le soutiennent contre vents et marées dans la partie du territoire ivoirien qu'il contrôle encore, grâce au cordon militaire français déployé le long de la ligne du cessez-le-feu signé le 17 octobre. Autrement dit : moins de la moitié de la Côte-d'Ivoire. Ces «jeu nes patriotes», ces femmes et ces hom mes qui avaient voté pour lui en octobre 2000 et qui sont descendus dans la rue pour protester violemment contre la «trahison» de Marcoussis, attaquant les symboles de la France, l'ancienne puissance coloniale aujourd'hui honnie par certains à Abidjan. «Si je n'étais pas Président, j'aurais été dans la rue», a-t-il même affirmé.

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