Depuis une semaine, la vie quotidienne a repris normalement son cours à Caracas. Restaurants et centres commerciaux ont rouvert. Les banques, qui n'ouvraient leurs guichets que trois heures par jour, sont revenues à des horaires normaux. L'opposition a en effet renoncé, lundi, à poursuivre le mouvement de grève «politique» lancé le 2 décembre pour forcer à la démission le président Hugo Chavez, l'ex-lieutenant-colonel des parachutistes élu en 1998. Ses méthodes de plus en plus autoritaires ont déclenché depuis plusieurs mois une vague de contestation, notamment des classes moyennes (Libération du 31 janvier).
Officiellement, la grève s'arrête parce que les tentatives de médiation internationale entre le gouvernement et l'opposition donnent de vagues signes de progrès. Officieusement, depuis quelques semaines, l'opposition, réunie autour de la confédération patronale Fedecamaras, de la Centrale des travailleurs du Venezuela et de la Coordination démocratique qui rassemble une vingtaine de partis de droite comme de gauche, et diverses organisations civiles , cachait mal ses divisions sur la poursuite ou non de cette grève. «Le 2 décembre, une bonne partie de l'opposition pensait mettre Chavez à terre en une semaine, une idée totalement utopique. Aujourd'hui, on se retrouve avec un pays en faillite», explique Teodoro Petkoff, fondateur du parti MAS (Mouvement au socialisme), aujourd'hui directeur du quotidien TalCual.
Bataille des chiffres. Dans un pays déjà en crise, la grève