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Libération

L'«oligarchie» prise pour cible en Colombie

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Le carnage de Bogota, vendredi, est attribué aux Farc.
publié le 10 février 2003 à 22h10

Bogota de notre correspondant

L'explosion a retenti dans plusieurs rues à la ronde, vendredi peu après 20 heures. «Le souffle m'a presque fait tomber, puis j'ai vu un nuage de poussière tout autour de moi», raconte un livreur qui passait par une des principales artères de Bogota. Au milieu des décombres qui s'abattaient sur l'avenue, il a aperçu la façade éventrée du prestigieux club privé El Nogal, où brûlait la voiture piégée qui venait d'exploser dans un parking du deuxième étage. «Sur la rue, il y avait déjà plusieurs corps, et deux voitures écrasées par des pans de mur.» Toute la nuit, ambulances et secouristes ont tenté de porter secours aux 500 personnes, employés ou membres de la haute société colombienne, qui assistaient ce soir-là à un mariage, à un anniversaire, ou se reposaient dans les saunas du club. Selon un bilan encore provisoire, 33 personnes sont mortes et 157 ont été blessées par l'attentat, le plus meurtrier qui frappe Bogota depuis la guerre déclarée par le cartel de Medellin de Pablo Escobar, au début des années 90.

Accusation. «Je n'ai pas le moindre doute : ce sont les Farc», a affirmé dès le lendemain le vice-président colombien Francisco Santos, accusant les Forces armées révolutionnaires de Colombie (marxistes), première guérilla du pays avec 17 000 combattants. Le département d'Etat américain, qui affirme que «d'autres attaques sont probables» et recommande à ses ressortissants d'éviter les lieux publics, s'est joint à cette accusation. Même si que