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Libération

Un policier abattu par l'ETA

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Militant socialiste, il a été tué de trois balles samedi.
publié le 10 février 2003 à 22h10

Madrid de notre correspondant

Aux yeux de l'organisation terroriste ETA, Joseba Pagazaurtundua, 45 ans, avait tout de la cible idéale : ce policier municipal était non seulement un militant socialiste attaché à la Constitution espagnole, mais il n'hésitait pas à donner de la voix contre l'«intolérance» des indépendantistes basques.

Menacé depuis longtemps par l'organisation armée, il a été tué samedi matin par un etarra (membre de l'ETA) de trois balles tirées à bout portant ­ dont deux dans la tête ­, alors qu'il prenait son petit-déjeuner dans un bar d'Andoain, une bourgade voisine de Saint-Sébastien. Cet assassinat a été condamné par l'ensemble de la classe politique, hormis la formation séparatiste radicale Batasuna.

Après un bref passage dans les rangs de l'ETA politico-militaire dans les années 70, Joseba Pagazaurtundua a très tôt milité au sein du Parti socialiste basque (PSE). Plus récemment, il s'était rapproché de Basta Ya («Ça suffit»), plate-forme citoyenne qui s'oppose au terrorisme de l'ETA. Dimanche, les dirigeants du PSE ont salué «le courage de ce combattant de la liberté qui a toujours maintenu la tête bien haute, quel que soit le danger». Le policier refusait d'être escorté par des gar des du corps, protection dont bénéficie près d'un millier de militants et d'élus locaux basques non nationalistes.

Cet attentat, le premier perpétré par l'ETA cette année, survient alors que sa vitrine politique, Batasuna, déjà suspendue en septembre, pourrait être définitivemen