Jérusalem de notre correspondant
Que veut Ariel Sharon ? D'abord, ne pas déplaire à George W. Bush et, dans une moindre mesure, tenter de séduire Amram Mitzna, chef des travaillistes... On peut expliquer ainsi la soudaine activité du Premier ministre en direction des Palestiniens, avant la formation du prochain gouvernement. Afin d'éviter de se faire imposer une «feuille de route» (la tentative d'une solution diplomatique menée par le Quartet, qui réunit Etats-Unis, Russie, UE et ONU) et de ne pas entraver les efforts de guerre contre l'Irak. Et afin d'offrir un sas d'entrée aux travaillistes dans son gouvernement.
Riposte. Un tourbillon diplomatique : mercredi dernier, Sharon a rencontré à Jérusalem Abou Ala (nom de guerre d'Ahmad Korei, président du Conseil législatif palestinien). Sharon a réitéré devant lui son refus de toute rencontre avec Arafat, alors que ce dernier s'est dit intéressé à «la poursuite de négociations avec Israël et le Quartet». Bien que les responsables palestiniens qu'Israël rencontre tiennent leur légitimité d'Arafat et de lui seul, Sharon a posé trois conditions : remplacement de la direction actuelle, réformes dans l'Autorité et fin du terrorisme. Faute de quoi la riposte d'Israël serait plus dure. Le Premier ministre a suggéré des «cessez-le-feu locaux» à Abou Ala : les Palestiniens choisiraient une ville ou deux où exercer leur responsabilité en matière de sécurité, en échange de quoi l'armée faciliterait la vie des citoyens, puis se retirerait. D