Menu
Libération

Côte-d'Ivoire : un patriote peut cacher une femme

Article réservé aux abonnés
Nombreuses et organisées, elles affirment promouvoir la paix.
publié le 13 février 2003 à 22h13

A Abidjan, les hommes n'ont pas le monopole du «patriotisme». Les femmes savent aussi se faire entendre. Elles s'appellent Claudine, Mathilde, Solange ou Juliette et sont enseignante, informaticienne, fonctionnaire ou ingénieure. Depuis le début des troubles en Côte-d'Ivoire, elles sont de toutes les manifestations de soutien au président Laurent Gbagbo. On les a vues devant l'ambassade de France ou sur la place de la République, là où se tiennent les grand-messes des partisans du chef de l'Etat. Le 3 janvier, elles étaient massées devant la présidence ivoirienne, lorsque Dominique de Villepin s'est retrouvé bloqué pendant trois quarts d'heure par une foule excitée.

Fougue. Moins en vue que les hommes du «général de la jeunesse», Charles Blé Goudé, les «femmes patriotes» partagent avec eux la même fougue dès qu'il s'agit de défendre la Côte-d'Ivoire, qu'elles identifient à Laurent Gbagbo. «Au début, nous voulions marcher pour libérer Bouaké, reconnaît Claudine Ouattara, l'une de leurs dirigeantes. Mais aujourd'hui, en tant que mères et épouses, nous sommes prêtes à tendre la main aux rebelles.» Mais pas à n'importe quel prix : «Il faut d'abord qu'ils déposent les armes.» Cette responsable de l'Office national d'identification refuse catégoriquement la présence des rebelles au sein du gouvernement d'union nationale prévu par les accords de Marcoussis. «S'ils obtiennent la Défense et l'Intérieur, qui nous dit qu'ils ne vont pas en profiter pour nous égorger ?»

Accusées par leurs