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Libération

Troc réussi pour Poutine

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En visite en France, il a joué à l'allié en échange du silence sur la Tchétchénie.
publié le 13 février 2003 à 22h13

Le président Vladimir Poutine a achevé hier une visite d'Etat de trois jours en France, marquée par un recentrage dans la crise irakienne où il a rejoint les positions franco-allemandes. Satisfaites de s'être ainsi assurées un nouvel allié, les autorités françaises lui ont épargné leurs critiques sur le conflit en Tchétchénie, se con tentant de s'apitoyer sur les victimes civiles et de plaider pour une vague «solution politique». Des manifestations ont toutefois ponctué le séjour présidentiel lundi à Paris et de nouveau, hier, à Bordeaux.

Le président russe, qui tient par-dessus tout au partenariat stratégique avec les Etats-Unis, semblait jusqu'ici hésiter à sauter le pas et à s'engager au sein du «camp de la paix». Apparemment convaincu qu'il pourrait préserver ses liens avec Washington, Poutine a finalement signé une déclaration avec la France et l'Allemagne appelant à un renforcement des inspections, la guerre ne devant être que «l'ultime recours». La Russie, qui mise sur un rapprochement économique avec l'Union européenne, saisit l'occasion de faire entendre sa voix en Europe.

Mais Poutine s'est aussi attaché à expliquer qu'il ne s'agissait en rien de la constitution d'un «axe» antiaméricain, parlant plutôt d'«un premier pas vers la création d'un monde multipolaire». Son ministre des Affaires étrangères a quant à lui téléphoné hier à son homologue américain Colin Powell pour lui donner le «sens» de la déclaration tripartite. La Russie reste attachée à la recherche d'une s