Bouaké envoyée spéciale
Dignement fêtée mardi, la célébration musulmane de la tabaski (l'Aïd el-Kébir, ndlr) s'est déroulée à Bouaké dans une atmosphère paisible. Dans l'après-midi, un vague signe de la main avait remplacé sur les barrages les contrôles tatillons. Vers le soir, la ville s'est animée, des rebelles s'improvisant agents d'ambiance : l'un des chefs militaires de la place a promis un «concours Miss Lolos», une initiative qui a fait long feu. Tout le monde a fini par se rendre dans l'unique boîte de nuit ouverte.
Guillaume Soro, le secrétaire général du Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI) et Tuo Fozié, principal chef militaire de Bouaké, y sont allés de leur petit pas de zouglou. Le dépôt de la kalachnikov au vestiaire n'était pas obligatoire, mais la fête n'a fait aucune victime entre rebelles bagarreurs. Difficile d'imaginer que, quelques jours plus tôt, le MPCI venait de lancer un ultimatum pour l'application des accords de Marcoussis et avait mis ses troupes en alerte maximale.
Idée fixe. Une partie du discours du MPCI reflète cette apparente détente. Suite au discours du président ivoirien qui rejette une partie du plan de paix, on parle de saisir le Comité international de suivi, en référence à une récente résolution onusienne. Guillaume Soro affirme que le gouvernement formé à Paris n'est pas négociable mais ne ferme pas la porte à toute initiative diplomatique. L'ambassadeur de France en Côte-d'Ivoire, Gildas Le Lidhec, s'est ainsi rendu hier à Boua