Pékin de notre correspondant
Il y avait comme une pointe d'agacement dans le ton de Colin Powell, le secrétaire d'Etat américain, lorsqu'il a déclaré, cette semaine devant une commission du Congrès, que les Etats-Unis pressaient la Chine d'en faire plus pour ramener la Corée du Nord à la raison. Et d'appuyer son propos en affirmant que Pékin fournit 80 % de toute l'aide étrangère reçue par le régime exsangue de Pyongyang, une manière de dire que, contrairement à ce qu'elle dit, la Chine a bel et bien des moyens de pression sur le leader nord-coréen Kim Jong-il.
C'est quasiment devenu un leitmotiv à Washington : la clé de la crise coréenne passe par Pékin. George Bush l'a répété la semaine dernière dans un entretien téléphonique avec Jiang Zemin, Colin Powell l'a dit haut et fort à plusieurs reprises, et, plus explicite encore, John Bolton, responsable du désarmement au sein de l'administration américaine, a déclaré hier qu'il «ne voit pas comment nous pourrions faire bouger la Corée du Nord sans l'aide de la Chine».
Dialogue. Or la Chine ne bronche pas, ou presque, alors qu'elle est sollicitée de tous côtés. En quête de respectabilité internationale, elle se contente d'appeler au dialogue direct entre Washington et Pyongyang, et fait le grand écart entre son «amitié» particulière avec le régime nord-coréen, et son intérêt bien compris à ne pas mettre en péril ses relations, devenues excellentes, avec l'administration Bush. Une position parfois inconfortable lorsque Pékin se voi