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Libération

Violente charge antibelge en Israël

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Mercredi, la justice autorisait les poursuites contre Sharon pour crimes de guerre.
publié le 14 février 2003 à 22h15

Jérusalem

de notre correspondant

La décision de la Cour de cassation belge d'autoriser le jugement d'Ariel Sharon, pour crime de guerre dans les massacres de Sabra et Chatila, en 1982, a soulevé un tollé en Israël. Le président de l'Etat, Moshé Katsav, a envoyé hier une lettre de protestation au roi de Belgique, Albert II : «Ceux qui entendent juger Israël devraient réfléchir à leurs propres actions passées.» Le ministre de la Justice, Meïr Shitrit, n'a pas mâché ses mots : «Il est inacceptable qu'une nation insignifiante comme la Belgique s'érige en juge du monde entier... Cela sent la chasse contre Ariel Sharon, cette loi est due à des pressions sur la Cour.» Benyamin Netanyahou, ministre des Affaires étrangères, a jugé cette décision «scandaleuse» : «Ceux qui luttent contre le terrorisme sont mis au banc des accusés, alors que les terroristes crient victoire...»

Immunité. Sharon avait déjà été jugé «responsable indirect» de ces massacres, menés par des phalangistes chrétiens, par une commission israélienne. Pour l'heure, il est couvert par son immunité de Premier ministre, mais le général de réserve Amos Yaron, directeur général du ministère de la Défense, peut se voir mis en cause au nom de ce principe de «compétence universelle» de la loi belge. Au moment des massacres de Sabra et Chatila, il commandait la division en charge de la région de Beyrouth. D'autres officiers supérieurs pourraient eux aussi être accusés ; Israël craint que les accords d'extradition entre pays eur