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Libération

Plainte pour tortures contre Mugabe

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Le président zimbabwéen est attendu au sommet France-Afrique, à Paris.
publié le 15 février 2003 à 22h16

La venue de Robert Mugabe au sommet franco-africain a déjà entraîné de houleux débats entre les Quinze. Elle risque de causer de nouveaux soucis aux autorités françaises : le président zimbabwéen, attendu vendredi et samedi prochains à Paris, est en effet visé par une plainte pour torture déposée par Peter Tatchell, un activiste des droits de l'homme britannique qui représente plusieurs victimes du régime de Harare. La plainte, qui doit être déposée en début de semaine, est basée sur la convention de l'ONU contre la torture de 1984, ratifiée par la France et intégrée au droit français en vertu du principe de la compétence universelle. «J'ai le témoignage de Ray Choto, un journaliste zimbabwéen qui a été torturé en 1999 sur ordre personnel de Mugabe, explique Peter Tatchell. J'ai aussi les témoignages d'organisations de droits de l'homme assurant que l'usage de la torture au Zimbabwe est endémique, routinier et systématique...»

Décharges électriques. Selon un rapport d'Amnesty International, Ray Choto, qui réside aujourd'hui aux Etats-Unis, avait été battu à coups de poing, de planches de bois, de tubes en caoutchouc, sur tout le corps. Il a aussi été soumis à des décharges électriques. Interrogé par Voice of America, Mugabe avait répondu : «Je ne vais pas condamner mon armée pour cela... Ils peuvent faire pire.»

Tatchell sera accompagné à Paris de Tom Spicer, un Zimbabwéen de 18 ans qui a été torturé l'année dernière au commissariat central de Harare. La plainte a peu de chanc